Shantideva’s

Bodhicharyāvatāra

བྱང་ཆུབ་སེམས་པའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ།།

Groupe d'Etude guidé parVén. Lama Sangyay Tendzin

Session 22 - le 19 juin 2021

Chapitre Quatre : Développer la Conscience Attentive

 

 

 

Bonjour à toutes et à tous,

La semaine dernière, nous nous sommes arrêtés à la strophe 7 du présent chapitre.

 

Nous allons donc aborder la huitième strophe dès que nous aurons récité les prières préliminaires.

REFUGE | MANDALA | Quête des ENSEIGNEMENTS

Invocation par Lama | Pause de Quiétude Mentale

 

Chapitre Quatre : Strophe 8

Cette faute est la plus grave 

Que les bodhisattvas puissent commettre 

Car elle détruit le pouvoir 

D’œuvrer au bien de tous les êtres.

 

Abandonner la Bodhichitta est la plus grave et la plus négative de toutes les chutes d'un bodhisattva. Comme il est dit dans le Prajnaparamitasanchaya-sutra :

« Si, après avoir pratiqué le chemin décuplé de la vertu pendant un million de kalpas,

On souhaite devenir Arhat ou Pratyekabuddha,

Alors la discipline est défectueuse et a été pervertie.

Une telle attitude est plus grave qu'une défaite fondamentale. »

La raison en est que si une telle chute se produit, elle renverse la capacité d'un bodhisattva à accomplir le bien de tous les êtres.

Car si la chute de l'abandon des êtres se produit, alors même si l'on atteint la libération telle que décrite dans l’Hinayana et que l'on travaille pour les êtres jusqu'à l’obtention du nirvana immaculé, il sera impossible de bénéficier aux êtres qui sont présents partout où l'espace existe. 

Le bien-être des êtres est par conséquent renversé.

Par contre, si la bouddhéité est atteinte, le bénéfice des êtres qui remplissent tout l'espace s'accomplit sur une très vaste échelle.

 

Chapitre Cinq : Strophe 9

Et celui qui entrave leurs mérites 

Ne fut-ce qu’un instant, 

Renaîtra sans fin dans les mauvais mondes, 

Car il détruit le bien fait aux êtres.

 

De plus, ceux qui, ne fut-ce qu’un instant, sans même que cela soit durable, entravent la vertu et le mérite d'un Bodhisattva, renaîtront sans cesse dans les royaumes inférieurs car, par de telles actions, ils amoindrissent le bien-être de tous les êtres.

Il est dit dans le Prashantavinishchaya-pratiharya-sutra que lorsque quelqu'un entrave la vertu d'un Bodhisattva, même dans une moindre mesure (comme interférer dans l'acte de donner une poignée de nourriture à un animal), un acte aussi négatif est bien pire que tuer ou voler toute la population de la Terre. Une telle personne engendre un péché sans limite, car il ou elle empêche une action positive pouvant donner naissance à un Bouddha.

Les mots « entraver les vertus » dans le texte racine se réfèrent à la création d'un obstacle à la Bodhicitta. Quiconque fait cela commet la chute profonde d'empêcher le Bodhisattva d'atteindre l'éveil parfait par le fait d’inciter à adopter une motivation Hinayana. Étant donné que le Bodhisattva qui est l'objet d'une telle action abandonne la Bodhicitta d'intention, c'est une explication supplémentaire des mots de la strophe précédente à l'effet que « le bien-être de tous les êtres est réduit ».

 

Chapitre Quatre : Strophe 10

Celui qui détruit le bonheur d’un seul être 

Détruit son propre bonheur :

À plus forte raison celui qui détruit le bonheur 

Des êtres sans nombre qui peuplent tout l’espace.

 

La raison pour laquelle il est dit cela est que les sutras déclarent que si l'on détruit le bonheur des royaumes supérieurs pour un seul être vivant (sans parler de plusieurs), on provoquera certainement sa propre déchéance dans les royaumes inférieurs.

Faut-il ajouter que si, en faisant obstacle à la vertu d'un Bodhisattva, on détruit la cause de grand bonheur de tous les êtres innombrables comme l'espace infini, on chutera des états de félicité pour renaitre un nombre incalculable de fois dans les royaumes inférieurs !

Car si la génération de la Bodhicitta n'est pas entravée, la Bouddhéité sera atteinte. Et une fois cela fait, des rayons de lumière émaneront du corps du Bouddha et, entrant dans les royaumes inférieurs, établiront instantanément tous les êtres dans un état de bien-être et les amèneront progressivement à l'éveil suprême, la félicité de la Bouddhéité.

 

Chapitre Quatre : Strophe 11

Lorsqu’alternent de la sorte 

La force des chutes 

Et la force de l’esprit d’Éveil, 

Long est l’accès aux terres des bodhisattvas.

 

On pourrait soutenir que même si une chute de Bodhisattva se produit, cela ne peut être comparé à la destruction des vœux de libération individuelle. Car si l'on confesse une telle chute, applique les antidotes et génère à nouveau la Bodhicitta, tout est restauré.

Mais comme nous l'avons expliqué ci-dessus, ceux qui à un moment commettent une lourde chute en abandonnant la Bodhicitta et à un autre moment l'embrassent vigoureusement, alternant d'avant en arrière, seront longtemps empêchés d'atteindre les fondements du bodhisattva, sans parler de la grande et ultime illumination.

Car même si la chute est purifiée par la force de la confession afin qu'ils soient sauvés de la naissance dans les royaumes inférieurs, cela crée des obstructions pour l'apparition ultérieure de bonnes qualités dans le flux mental, et cela retardera l'atteinte des fondements de réalisation et les autres qualités.

Prenez par exemple l'histoire de Tilopa qui aurait été capable d'accomplir l'accomplissement suprême en sept jours. Mais parce qu'il a pris secrètement une poignée de graines de sésame, il a dû attendre sept mois.

 

Chapitre Quatre : Strophe 12

Je vais donc respectueusement 

Mettre en œuvre ce que j’ai promis. 

Si, désormais, je ne m’y efforce point, 

Je tomberai de plus en plus bas.

 

Par conséquent, Shantidéva déclare qu'il mettra en œuvre les préceptes avec dévotion et grand soin selon la promesse qu'il a faite lorsqu'il a conçu l'attitude de Bodhichitta.

Désormais, poursuit Shantidéva, s'il n'est pas assidu dans la pratique des préceptes concernant ce qui est à faire et ce qui est à éviter, il va, à cause de ses chutes, sombrer progressivement de la condition humaine à celle d'animal, et se dégrader de plus en plus pour sombrer d'un état de misère à un autre. La souffrance sera son lot.

Nous pouvons bien nous dire que même si nous ne faisons aucun effort, les Bouddhas, les Bodhisattvas et nos maîtres ne nous enverront sûrement pas dans les royaumes inférieurs ; que sûrement, ils nous conduiront à des états plus élevés et à la libération.

 

Chapitre Quatre : Strophe 13

D’innombrables bouddhas sont venus, 

Qui ont aidé tous les êtres, 

Mais à cause de mes propres fautes 

Je n’ai pu bénéficier de leurs soins.

 

Mais le fait est que d'innombrables Bouddhas Bhagavan sont apparus dans le passé. Ils étaient dépourvus de tout but égocentrique et avaient la seule intention d'assurer le bien-être et le bonheur des êtres. Et cela, ils l'ont fait avant de mourir.

Mais, dit Shantidéva, à cause de ses péchés, il était comme un invalide incurable au-delà du pouvoir du médecin de le guérir, et il n'a pas réussi à entrer dans la sphère de ces nombreux êtres éveillés et de leurs activités de guérison. Ils étaient incapables de l'aider ou de le guider.

Il est bon de rappeler que Devadatta, tout proche qu'il était du Bouddha notre maître, l'Instructeur des trois mondes possédant toute excellence et libre de toute faute, ne put être guidé par lui et, en sa présence même, sombra dans l'enfer.

 

Chapitre Quatre : Strophe 14

Si je continue de la sorte, 

Il en sera toujours de même :

Je souffrirai dans les mondes mauvais, 

Malade, enchaîné, découpé, mutilé – que sais-je encore ?

 

Ainsi, Shantidéva réfléchit, s'il continue comme avant, agissant d'une manière si abjecte, immergé dans le mal et n'accomplissant rien de bon, ce sera son destin, pas seulement une fois, mais encore et encore, de sombrer de plus en plus bas et de prendre naissance dans les royaumes du chagrin.

Et même lorsqu'il obtiendra un peu de répit dans les états supérieurs, son karma résiduel lui causera la souffrance de nombreuses maladies, l'emprisonnement dans les chaînes et la douleur d'être coupé par des épées ou démembré par des haches.

 

Chapitre Quatre : Strophe 15

L’apparition d’un ainsi-allé, 

La foi, l’existence humaine 

Et l’aptitude à cultiver le bien, 

Voilà des choses rares : quand les retrouverai-je ?

 

Le texte racine mentionne trois choses : la venue d'un Tathagata au monde (un événement aussi rare que l'apparition d'une fleur d'udumbara), la possession de la foi en ses enseignements et l'acquisition d'un précieux corps humain avec des libertés et des avantages.

Ces facteurs renvoient respectivement aux avantages circonstanciels, aux avantages individuels et à la liberté de pratiquer le Dharma (constituée en l'absence de huit conditions dans lesquelles il n'y a pas de loisir pour mettre en œuvre les enseignements).

Il est en effet extrêmement rare de se trouver dans une situation où sont réunies toutes les circonstances favorables et d'où sont absentes toutes les conditions défavorables, c'est-à-dire une situation où il est possible de pratiquer la vertu. Puisque ces conditions ne seront pas retrouvées, il est essentiel de tirer le meilleur parti de ce que nous avons, de rendre notre opportunité significative et fructueuse.

 

Chapitre Quatre : Strophe 16

Aujourd’hui, je n’ai aucune maladie, 

J’ai de quoi me nourrir et aucun danger ne me guette. 

Mais la vie est trompeuse, elle ne dure qu’un instant, 

Et mon corps n’est qu’un emprunt éphémère.

 

Un jour comme celui-ci, pense Shantidéva, il est libre de maladie et d'autres adversités. Il est béni avec des circonstances favorables, dans le sens d'avoir de la nourriture, des vêtements et ainsi de suite, et il n'est pas troublé par les dommages causés par des influences hostiles et d'autres sources de danger.

Pourtant, cette vie ne peut pas être considérée comme acquise, même pour un instant. Elle est chargée d'incertitude. D'instant en instant, elle s'épuise. Ce corps ne dure pas très longtemps. C'est comme quelque chose d'emprunté, quelque chose en prêt qui ne peut pas être conservé pour toujours. Et rien ne dit quand le Seigneur de la Mort le reprendra, comme s'il en était le propriétaire.

Nous nous arrêterons ici pour aujourd'hui. Cet après-midi nous aurons une session de questions-réponses de 15h00 à 16h00. Vous êtes les bienvenus. Demain, comme nous avons commencé la retraite de Drolkar, nous poursuivrons avec une première pratique de sadhana de 6h00 a 7h30.

Je vous invite à vous poser en quiétude mentale avant de dédier le mérite de cette séance au profit de tous.

 

 

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