Shantideva’s

Bodhicharyāvatāra

བྱང་ཆུབ་སེམས་པའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ།།

Groupe d'Etude guidé parVén. Lama Sangyay Tendzin

Session 23 - le 03 juillet 2021

Chapitre Quatre : Développer la Conscience Attentive

 

 

 

Bonjour à toutes et à tous, Je suis heureux de vous revoir pour poursuivre notre étude du précieux Dharma. Afin de retirer les meilleurs bienfaits de cette rencontre, commençons notre session en récitant les prières préliminaires.

 

REFUGE | MANDALA | Quête des ENSEIGNEMENTS

Invocation par Lama | Pause de Quiétude Mentale

 

La semaine dernière, nous avons tous joyeusement célébré l'anniversaire de S.S. Karmapa, Orgyèn Trinley Dorjé. De ce fait, la dernière fois que nous avons abordé l'étude de la Bodhicaryâvatâra remonte au 19 juin.

Pour mémoire, nous avions terminé l'explication de la strophe 16 du Chapitre Quatre dans laquelle Shantidéva signale l'impermanence de l'opportunité que nous possédons tous en ce moment : celle d'avoir un corps humain précieux. Nous devons saisir cette opportunité et ne pas la laisser gaspiller. Sinon, nous la perdrons.

 

Chapitre Quatre : Strophe 17

Je me conduis de telle sorte

Que je ne retrouverai plus même d’existence humaine. 

Et si je ne suis plus un être humain,

Je ne ferai que le mal, jamais le bien.

 

Jusqu'à présent, Shantidéva dit qu'il n'a pas fait attention à ce qu'il devait et ne devait pas faire. Il s'est livré à des actes négatifs. S'il continue à se comporter ainsi, non seulement il n'y aura plus aucun espoir de libération dans le futur, mais il n'obtiendra même pas une existence humaine !

De plus, si quelqu'un n'obtient pas une précieuse existence humaine et naît dans les royaumes inférieurs, la souffrance est telle qu'il n'y a aucune opportunité de pratiquer la vertu. Par exemple, la majorité des animaux ne peuvent vivre que s'ils consomment la chair et le sang de l'espèce dont ils se nourrissent. Et dans le massacre de leurs victimes, ils sont bien plus habiles que les êtres humains.

 

Chapitre Cinq : Strophe 18

Si, alors qu’il m’échoit de pratiquer le bien,

Je ne le pratique pas,

Que ferai-je quand les souffrances

Des mauvaises destinées m’abrutiront complètement ?

 

Alors qu’on obtient une précieuse existence humaine dotée de libertés et d'avantages, on a la chance d'avoir la capacité de faire du bien avec son corps, sa parole et son esprit.

Cependant, dit Shantidéva, si quelqu'un ne pratique pas la vertu, même à un moindre degré, à la suite de ses mauvaises actions, il sera tourmenté dans des vies ultérieures dans les enfers et d'autres royaumes inférieurs.

Ignorant ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter, comment pourra-t-on jamais accomplir la vertu ? C'est impossible.

 

Chapitre Quatre : Strophe 19

Je ne pourrai plus pratiquer aucune vertu

Et constamment, j’accumulerai méfait sur méfait,

Au point que pendant des centaines de millions d’éons,

Je n’entendrai plus même les mots de « destinées heureuses ».

 

Il sera également impossible de s'échapper des royaumes inférieurs. Car si, dit Shantidéva, il n'accomplit même pas la moindre action positive, mais n'accumule au contraire que des actes intensément négatifs pendant longtemps, il s'ensuit qu'il errera continuellement dans des états mauvais pendant des centaines de millions de kalpas. Comment pourrait-il prendre naissance dans les royaumes du bonheur ? Il n'entendra même pas parler de leur existence.

 

Chapitre Quatre : Strophe 20

C’est pourquoi le Maître Victorieux explique

Qu’il est aussi difficile de trouver une existence humaine 

Que pour une tortue de passer son cou

Dans un joug balloté sur l’océan.

 

Pour cette raison, le Seigneur Bouddha se réfère à l'exemple d'une tortue aveugle vivant dans les profondeurs de l'océan et remontant à la surface… c'est un immense océan à la surface duquel flotte un joug porté ci et là par le vent. En remontant à la surface une fois tous les cent ans, une telle tortue aveugle pourrait théoriquement trouver un jour sa tête à l'intérieur du joug. Mais comme l'océan est vaste, le joug inerte et la tortue aveugle, la probabilité qu'une telle chose se produise est quasi inexistante. Et pourtant, écrit Kunpel, obtenir une naissance humaine est bien plus difficile que cela !

 

Chapitre Quatre : Strophe 21

Si l’on reste tout un kalpa dans les Tourments insurpassables 

Pour avoir fait le mal un instant, il va sans dire

Que mes méfaits commis dans le samsâra depuis la nuit des temps

Ne me conduiront pas dans les renaissances supérieures.

 

Dans les deux strophes suivantes, Shantidéva montre la nécessité de développer la prudence dans l'action. Ceci résulte de la réflexion sur la difficulté d'échapper aux royaumes inférieurs.

On dit qu'un seul instant de mal (comme une impulsion hostile envers un Bodhisattva) conduit à la souffrance de « l'Enfer de la douleur implacable », où les êtres doivent rester très longtemps pour ne pas dire un kalpa entier.

En disant cela, Shantidéva réfléchit que les maux qu'il a commis dans le samsara depuis des temps immémoriaux lui causeront des souffrances inéluctables pendant une durée immense. Il n'y a pas besoin de dire qu'ils l'empêcheront d'expérimenter les états de félicité !

Une cause très infime peut produire des conséquences immenses. Même si leurs actions ne prennent qu'un bref instant, comme tuer, ils devront vivre des souffrances infernales pour un kalpa.

Ce n'est certainement pas le cas que toutes nos mauvaises actions accumulées dans le passé aient déjà été épuisées par l'expérience de leurs conséquences ou par leur purification par la confession. Combien d'entre eux sont encore en réserve dans nos courants d'esprit !

Et, en raison des mauvaises pensées qui surgissent constamment au cours d'une seule vie, combien d'actions avons-nous commises qui elles-mêmes conduiront à une renaissance en enfer ? Les actes négatifs que nous avons accomplis dans cette seule vie actuelle rendront difficile notre libération de l'existence infernale.

Comme indiqué dans l'Abhidharmakosha, il existe un ordre dans lequel mûrissent les fruits du karma :

- Les actions accomplies proches du moment de la mort mûrissent avant toutes les autres.

- En l'absence de telles actions, les résultats des actions les plus puissamment enracinées par l'habitude se produiront.

- Sinon, les actions fructifient dans l'ordre où elles ont été accomplies.

Il peut donc arriver que lorsque la mort survient, un malfaiteur puisse atteindre une renaissance favorable en raison d'une bonne action précoce et, inversement, il n'y a aucune certitude qu'en raison d'une action négative commise dans une vie antérieure, un pratiquant du Dharma ne puisse pas être né dans les royaumes de l'enfer. Car il est impossible d'être certain que tous les karmas négatifs passés ont été purifiés par la confession ou épuisés par l'expérience.

 

Chapitre Quatre : Strophe 22

Or il ne sufit pas de souffrir ainsi 

Pour être délivré,

Car, au cours de cette expérience,

D’autres méfaits surgissent à foison.

 

On pourrait penser que les résultats des actions antérieures ont été épuisés par leur expérience dans les royaumes inférieurs et que la liberté suivra fatalement. Mais le simple fait de souffrir en enfer et les autres états de perte ne signifie pas que les êtres qui ont accumulé un tel mauvais karma sont libérés de l'existence dans les royaumes inférieurs.

La raison en est que même pendant qu'ils souffrent des souffrances des mauvais destins, les fruits de leurs méfaits antérieurs, les effets karmiques « similaires à la cause », constituent un puissant stimulus pour l'apparition d'autres négativités : attitudes agressives, colère, actes de meurtre, etc.

Les phénomènes manifestes peuvent être évalués au moyen d'une perception valide.

Les phénomènes cachés sont connus par inférence valide. 

Les phénomènes extrêmement cachés, tels que le principe karmique de cause à effet, sont connus par l'autorité de l'enseignement du Bouddha.

On dit qu'il est possible que le principe karmique soit logiquement établi (*) à travers le quatrième des principes du raisonnement.

(*) Les quatre principes du raisonnement :

1. le principe d'efficacité causale.

2. le principe de dépendance.

3. le principe de la nature. et,

4. le principe de cohérence logique.

 

Nous nous arrêterons ici pour aujourd'hui. Je vous invite à vous poser en quiétude mentale avant de dédier le mérite de cette séance au profit de tous.

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