10-Karma Pakshi
Drubchen Karma Pakshi - (1204 - 1283)
Un enfant prodige :
Né à Kyil-le Tsakto dans l'est du Tibet dans une noble famille de yogins, le jeune garçon fut nommé Chözin par Khache Panchen. C'était un enfant prodige qui avait déjà une large compréhension de la philosophie et de la pratique bouddhistes avant l'âge de dix ans. En route vers le Tibet central pour poursuivre ses études, il rencontra Pomdragpa, qui avait reçu la transmission complète de la Lignée Kagyüd de Drogön Rechen, le premier héritier spirituel du 1er Karmapa.
Pomdragpa s'était rendu compte, à travers certaines visions très claires, que l'enfant qu'il venait de rencontrer était la réincarnation de Düsum Khyenpa, comme indiqué dans la lettre remise à Drogön Rechen. Pomdragpa conféra donc au jeune Karma Pakshi tous les enseignements et initiations traditionnelles et lui transmit officiellement la lignée dans son intégralité.
Depuis cette époque, chaque jeune Karmapa, en dépit de ses connaissances préexistantes et de l'accomplissement des enseignements, reçoit officiellement toutes les transmissions des enseignements du détenteur de lignée.
Le deuxième Karmapa passa une grande partie de la première moitié de sa vie en retraite de méditation. Il visita et restaura les monastères établis par le premier Karmapa. Il est célèbre pour avoir introduit le chant mélodieux de l'Om Mani Pädma Hung, le mantra de la compassion, au peuple tibétain.
La Cour de Kublai Khan :
À l'âge de 47 ans, il entreprit un voyage de trois ans en Chine, à l'invitation de Kublai Khan, petit-fils de Gengis Khan. Sur place, les historiens chinois et tibétains, ainsi que les déclarations de visiteurs européens, rapportent que pendant sa visite à la cour impériale, le Karmapa accomplit de nombreux miracles spectaculaires. Il joua aussi un rôle important en tant que pacificateur. Cependant, le Karmapa refusa de demeurer en permanence a1 la cours, ce qui déplut à Kublai.
Pendant les dix années suivantes, Karmapa voyaga beaucoup en Chine, en Mongolie et au Tibet et devint un maître de grand renom. Il fut particulièrement honoré par Munga Khan, le frère de Kublai, souverain mongol de l'époque. Le Karmapa reçut le grand sceau d'or de «Ti shro». Après la mort de Munga, Kublai reçut la position de Khan et la direction d’un vaste empire.
Cependant, Nourrissant du ressentiment contre le Karmapa pour son refus de demeurer à sa cour autrefois, mu de jalousie par rapport au fait que le Karmapa avait prêté plus d'attention plusieurs années auparavant à son frère Munga Kahn, Kublai Kahn ordonna son arrestation. Le Karmapa déjoua chaque tentative de le capturer, voire de le tuer, malgré les forces écrasantes envoyées contre lui. Le fait que le Karmapa réagissait continuellement à sa force avec compassion, fit changer d’avis à Kublai Khan qui, au fil du temps changea d'avis et finit par regretter ses actions et qui plus est, s’étant finalement approché de lui, avoua ses méfaits et demanda à Karma Pakshi de lui prodiguer ses enseignements.
Ses accomplissements :
Pour accomplir une vision de longue date, Sa Sainteté retourna au Tibet et dirigea la construction d'une grande statue de Bouddha à Tsurphu, de plus de quinze mètres de haut. Une fois finie, la statue était légèrement inclinée. Dans l'une des hagiographies rapportant les actions miraculeuses les plus connues des Karmapas, il est dit que Karma Pakshi redressa la statue en adoptant la même posture inclinée que la statue et en se redressant. La statue se redressa simultanément.
Les historiens rapportent que le deuxième Karmapa composa plus de cent volumes de textes, qui étaient autrefois répertoriés dans la bibliothèque de son siège monastique de Tsurphu au Tibet central.
Avant de passer en Parinirvana, Karma Pakshi confia les détails concernant sa prochaine renaissance à son principal disciple, Orgyenpa.
Traduit d'un extrait du site officiel du Gyalwang Karmapa par Lama Sangyay Tendzin